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Mise au point sur les termes employés en informatique, par Azamos

Que ce soit sur les forums, auprès de mes clients, de mon entourage et ailleurs, je constate que beaucoup utilisent à tort et à travers des termes informatiques, jetant le flou et l’incompréhension dans ce qu’ils essayent d’expliquer.

Il est donc temps de faire une petite mise au point afin que les mauvaises habitudes s’en aillent ailleurs.

Commençons. 

***

APPELONS UN CHAT UN CHAT

 

Si j’avais reçu 1 euro à chaque fois que j’ai entendu ou lu un terme dénaturé ou trop généraliste, je ferais concurrence à la famille Rothschild !

Voici quelques exemples de phrases qui ressortent souvent :

« Mon navigateur c’est Google »

La plus courante des erreurs sans nul doute.

Google c’est une entreprise, filiale de la société Alphabet.

À la base c’était un moteur de recherche qui s’appelle tout simplement « Google », puis s’est diversifié en créant ou acquérant d’autres entités, telles Youtube, Gmail, le système Android, Google Maps, etc.

Le mot « Google » s’entend donc pour désigner soit le moteur de recherche, soit la société. Mais aucunement ne doit désigner isolément « Chrome », qui lui est le navigateur créé par la société Google.

On désigne donc le navigateur Chrome juste par ce dernier mot, ou bien par « Google Chrome » qui est son appellation complète.

On doit donc dire «  Mon navigateur c’est Chrome » [ou « Google Chrome »] pour s’exprimer correctement et éviter la confusion avec le moteur de recherche.

« J’utilise Thunderbird comme messagerie »

Le terme Thunderbird pouvant être remplacé par tout autre gestionnaire de messagerie, tel :

Tous ces logiciels ne sont PAS des messageries, mais des GESTIONNAIRES de messageries !

En effet, mis à part le cas d’Outlook que j’aborderai juste après, ces applications sont installées en dur sur les PC et servent en premier lieu à y retrouver en une seule et unique interface plusieurs vraies messageries (Mail Orange, Yahoo Mail, Gmail, etc.). On désigne ces messageries aussi par le terme complet « messageries web », vu qu’elles sont par nature stockées sur le Web et non pas sur nos ordinateurs.

D’ailleurs pour s’en convaincre il suffit de regarder ce qui se trouve derrière l’arobase de votre/vos adresses mail, du genre « @orange.fr », « @gmail.com », etc. Jamais vous ne trouverez de « @thunderbird.com », « @courrier.fr », etc.

Et donc la bonne formulation est « J’utilise Thunderbird comme gestionnaire de messagerie ».

Le cas particulier « Outlook » : il existe en vérité 2 « Outlook » ; la messagerie « Outlook.com », et le gestionnaire de messagerie « Outlook » qui est inclus dans le pack bureautique de Microsoft.

Outlook.com descend de la messagerie « Hotmail » à la base (qui a porté par la suite successivement les dénominations « MSN Hotmail », puis « Windows Live Hotmail ») et un jour (un idiot) quelqu’un chez Microsoft s’est réveillé de sa sieste avec une idée lumineuse pour justifier son salaire : changer une quatrième fois le nom de la messagerie Hotmail en lui collant le même nom que le gestionnaire de messagerie de la suite Office. Idée saugrenue immédiatement approuvée par les neuneus collègues des instances dirigeantes.

Et depuis c’est encore le flou artistique quand, à la question simple « c’est quoi ta messagerie ? » la personne répond laconiquement « Outlook ! » … et en plus si on lui demande si c’est Outlook du pack Office ou bien Outlook.com, très souvent elle ne sait même pas, obligé de lui demander ce qu’il y a après l’arobase de son adresse mail pour avoir une demi-certitude (oui, on peut naturellement aussi lire Outlook.com depuis Outlook du pack Office) …

… Pourquoi faire simple alors qu’on peut faire compliqué.

APARTÉ : je profite de cette partie de l’article pour avertir ceux qui s’interrogeraient sur installer ou non un gestionnaire de messagerie sur leurs PC. Lisez et pesez bien ceci :

Un gestionnaire de messagerie c’est en entreprise, avec derrière une équipe d’IT compétente, ou bien à son domicile si l’on sait parfaitement ce que l’on fait.

Vous voilà prévenus.

***

UNE HISTOIRE DE MÉMOIRE

 

« Tu as combien de mémoire sur ton PC ? »

À cette question je répondrai toujours invariablement « De quelle mémoire tu parles ? ».

En effet, sur un ordinateur il y a 2 mémoires principales : la mémoire vive et la mémoire du disque dur (ou du SSD).

La mémoire vive (aussi appelée « Ram ») comporte le terme « vive » car une fois l’alimentation coupée toute donnée se trouvant dedans disparaît.

De nos jours la quantité de Ram sur nos PC est généralement comprise entre 4 et 8 Go. Mais on trouve régulièrement des ordinateurs équipés de 16, 32 ou 64 Go. Ceci pouvant monter à 128, 256 Go et bien plus mais sur des machines spécifiques telles des stations de travail ou des serveurs par exemple.

Sur la mémoire d’un disque dur (ou d'un SSD) se trouvent inscrites « en dur » les données (je fais simple), sur un support physique. Ordinateur éteint et coupé de toute alimentation pendant des mois voire années, on le redémarre et tout est encore bien présent dessus.

Les tailles de disque dur (je devrais même formuler « les tailles d’espaces de stockage dans les disques durs » pour être exact mais la formulation « taille de disque dur » est largement acceptée dans le langage courant) sont de nos jours : 32, 64 et128 Go (trop insuffisant), 250 Go, 500 Go, 1 Toet beaucoup plus. Communément c’est entre 250 Go et 1 To que l’on trouve sur nos PC.

À gauche une barrette de Ram ; à droite un disque dur HDD

Pour info : la taille est exprimée habituellement de nos jours en Gigaoctets (Go), parfois en Téraoctets (To ; 1 To = 1000 Go), ou la valeur inférieur au Go, le Mégaoctet (Mo ; 1 Mo = 0,001 Go).

Donc pour la bonne formulation de la question, cela doit être pour la Ram :

« Combien de mémoire vive tu as sur ton PC ? » ou « Combien de Ram ? »

ou bien si l’on parle d’espace de stockage :

« Combien tu as de mémoire sur ton disque dur ? », formulé aussi « Combien tu as d’espace sur ton disque dur ».

NOTA : le « disque dur » (appelé aussi HDD) désigne plus précisément les supports de stockage comportant à l’intérieur des disques en rotation. Mais il est courant et accepté d’employer ce terme pour la génération remplaçant les HDD, c’est à dire les SSD, bien qu’ils n’aient pas de disques en rotation, remplacés avantageusement par des puces électroniques. C’est une facilité de langage.

***

PC et PC

 

Sur beaucoup de discussions de demande d’aide pour résoudre un problème informatique, les demandeurs décrivent (parfois) bien les symptômes, le Système d’Exploitation et plein d’autres choses, mais pour désigner leur machine ils indiquent simplement « Mon PC… » (ou « Mon ordinateur… »). C’est idem lors des appels téléphoniques de mes clients aussi.

Mais quel type de PC ??? Car il existe en premier lieu les ordinateurs portables ainsi que les tours, mais aussi, chose que l’on oublie souvent, les « All-in-one » (= AIO), composés d’un écran incorporant dans ses entrailles les composants d’un ordinateur.

Un All-In-One

Cela peut sembler être un point de détail pour certains, mais c’est tout le contraire !

Cas concret : un « PC » qui ne démarre plus, pas de logo de la marque qui s’affiche, l’écran reste complètement noir et aucune lumière ou bruit de ventilateur.

Le premier truc auquel je pense c’est à une inversion de polarité dans les condensateurs, mais selon le type d’ordinateur ce n’est pas du tout la même méthodologie à appliquer.

Pour info, j’ai environ un appel par semaine concernant cette panne, donc on peut considérer qu’elle est extrêmement courante, et très simple à résoudre par le propriétaire lui-même… si l’on me dit le type de « PC » concerné !

Pas difficile pourtant de dire « portable », « notebook », « netbook » ou « laptop » pour les machines mobiles.

Pas plus difficile de préciser « tour », « PC fixe », « boîte-avec-l’écran-séparé » ( ) pour les fixes.

Et pas insurmontable non plus de désigner un AIO par « écran avec l’ordinateur dedans » ou « tout-en-un » dans sa version francisée.

Non ? …

***

« UNE SOURIS VERTE, qui courait dans l’herbe…. »

 

Il y a chez certains la confusion entre la souris (oui, le bidule en plastoc que l’on tient d’une main ), le pavé tactile d’un PC portable, et le pointeur que les 2 premiers cités permettent de déplacer sur l’écran. 

Et donc parfois quand je lis des trucs pour décrire maladroitement que le pointeur de la souris bouge sur l’écran en tressautant, du genre « ma souris se déplace toute seule ! », un petit sourire en coin me vient, et une envie irrésistible de répondre : « il faut d’urgence appeler un exorciste » !!!

Bon, on va me dire que je suis tatillon là… Mais petite anecdote :

On m’appelle un jour au téléphone en m’indiquant que

Et là je comprends que la personne me parle en vérité de son touchpad !!!

Voyez que, bien que se rapportant à une catégorie cernée (la « souris »), le fait de ne pas employer le bon terme (ou une description compréhensible si l’on ne connaît pas son nom « technique ») peut engendrer des quiproquos, amusants après coup, mais sur l’instant qui laissent vraiment perplexes. 

***

AU PIED DE LA LETTRE

 

Comme vu plus haut, l’emploi d’un mauvais terme peut désarçonner un connaisseur en informatique.

À l’inverse, nous utilisons souvent des termes et expressions qui aux oreilles d’un total néophyte peuvent de manière tout à fait compréhensible le laisser sans voix.

Quelques exemples, où en bleu se trouve l’expression communément employée, suivie entre parenthèses du sens commun, puis en gras ce que peut comprendre la personne pas au fait :

Si vous avez d’autres exemples à proposer, dites-le dans la zone de commentaires et je les rajouterai ici.

ÉDIT (merci pour les suggestions ):

***

THE END

 

Fin de cet article, pour lequel je remercie Bernard 21 de m’en avoir donné l’idée sur le Forum.

Comme l’on peut le constater, l’imprécision amène la confusion.

Nous sommes bien d’accord que l’on peut parfois ne pas connaître l’appellation exacte de telle ou telle chose, mais l’on peut très bien décrire suffisamment correctement avec nos propres mots un matériel ou un évènement sur un écran.

Je vous dis à très bientôt !

AZAMOS

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