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CTRL ALT SUPPR : Chapitre 3. La bonne adresse ?

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Un adolescent achète un ordinateur d’occasion en panne, voilà une intrigue des plus quelconques. Sauf que quand l’épave technologique se révèle posséder des facultés disons hors normes, on peut du coup légitimement penser que l’on ne va pas s’ennuyer à la lecture de cette aventure, non ? Ce qui est sûr c’est que vous ne regarderez plus votre ordinateur de la même manière, vraiment plus.

Je vous présente aujourd'hui le troisième chapitre et je vous remercie par avance de consacrer un peu de votre temps aux aventures d'Emma et Tony.

Certains d'entre vous se sont inquiétés de ne pas trouver la suite de CTRL ALT SUPPR ce dimanche sur le site.

Entre mon travail le matin, les articles d'Sospc l'après-midi, plus la vie de la petite famille, je dois dire que les journées défilent très vite.

Il est donc difficile pour moi de vous donner un jour de parution fixe et j'en suis désolé.

 

Et puis il y a aussi le fait que, bien que terminé, ce nouveau chapitre ne me convenait pas totalement.

J'y ai donc apporté des modifications validées by my Wife. 

Je suis agréablement surpris par le nombre de consultations, car autant il était évident que vous seriez nombreux à venir voir par curiosité le premier chapitre, autant le deuxième a continué à susciter votre intérêt, c'est pour cela que je ne voulais surtout pas vous décevoir.

Pour celles et ceux qui découvriraient en cours de route mon livre, je les invite à commencer par le premier chapitre en cliquant ICI.

Enfin, si l'un d'entre vous pouvait me réaliser une illustration, ou connaissait quelqu'un qui en avait les compétences, je vous remercie par avance de me contacter à sospcnews@gmail.com.

Voilà, vous savez tout, je vous laisse découvrir mon ' bébé '.

Chapitre 3.

La bonne adresse ?

 

L’habitant des lieux était manifestement un petit farceur…ou alors un illuminé.

Il est vrai que cette façon de s’exprimer, à la façon d’un personnage d’un célèbre film de science-fiction pouvait légitimement me faire douter de sa santé mentale.

Cette histoire devenait de plus en plus loufoque. Elle avait commencé par la simple acquisition d’un ordinateur portable des plus banals et je me retrouvais soixante-douze heures plus tard à discuter avec Maître Yoda dans une maison inconnue…

Je décidai de poursuivre cette discussion, le cours de français n’était pas vraiment ma tasse de thé pour tout dire :

La réponse fut à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre d’un tel interlocuteur :

Il était clair que je devais jouer le jeu si je voulais arriver à communiquer avec le martien. J’abandonnais donc la problématique de l’adresse pour me concentrer sur l’objet de ma recherche, à savoir en découvrir plus sur ce portable qui m’intriguait de plus en plus.

Je tentai donc de reformuler le plus aimablement possible, diplomatie quand tu nous tiens.

L’illuminé me coupa alors la parole sans crier gare : 

Si ma curiosité n’avait pas été à son comble, je l’aurais bien envoyé balader ( un autre mot me venait à l’esprit mais bon…). Mais je ne pouvais décidément pas abandonner, en tout cas pas si près du but. J’aurais donc été choisi ? Soit. Admettons ce fait invraisemblable. Mais il n’allait pas s’en tirer à si bon compte, il essayait manifestement de noyer le poisson, je rétorquai sans sourciller avec un agacement manifeste :

Oui, je m’étais emporté, cela m’arrivait très rarement. Je ne me reconnaissais décidément plus. Mais la frustration avait été la plus forte, j’attendais donc de pied ferme la réplique que je prévoyais fantaisiste…

Et je dois dire que je n’ai pas été déçu du voyage, c’est avec un aplomb insoupçonné qu’il me rétorqua :

Il n’avait pas élevé la voix, le ton n’en était pas moins ferme. C’était surtout un ordre et je n’étais pas chez moi, détail qui avait son importance que j’avais semble-t-il un peu vite oublié. Je franchis alors le seuil, totalement dépité, tout en entendant la porte claquer derrière moi avec un grand fracas.

Je me retrouvai comme un idiot – et le mot est faible – dans cette rue déserte en cette fin de matinée qui s’annonçait pluvieuse.

J’étais perplexe, avais-je bien compris ?

De nombreuses questions assaillaient mon esprit troublé.

Il avait bien dit Emma ? Que venait-elle faire dans cette histoire ? Comment la connaissait-il ? La connaissait-il vraiment d’ailleurs ? Quel lien avait-elle avec ce mystérieux portable ? Et que dois-je faire maintenant ?

Je n’avais pas le choix en fait, je devais aller en cours. Il était trop tard pour le français, certes, mais j’en avais quelques autres dans l’après-midi et mes notes très moyennes ne me permettaient pas de me faire plus remarquer.

Je donnai rendez-vous à Emma pour le soir même avec un SMS pour le moins énigmatique :

Oui, je sais c’est du chinois pour beaucoup, une langue vivante pour certains, mais je n’avais pas la patience de corriger mon verbiage d’adolescent, j’avais d’ailleurs eu du mal à taper ces quelques mots, car j’étais inquiet.

Oui, j’allais devoir lui raconter cette drôle de rencontre et…lui avouer par là même mon mensonge.

Mentir à quelqu’un que l’on n'appréciait pas, c’était très facile, mais Emma était ma meilleure amie, je l’adorais, et je n’étais pas fier de l’avoir baratinée.

J’eus beaucoup de mal à me concentrer cet après-midi là. J’avais la chance d’avoir des professeurs sympathiques et pédagogues, mais mon esprit n’était pas là.

C’était fou, moi qui profitais d’une existence calme et sans surprise, limite monotone jusqu’à il y a encore quelques jours, je ne me reconnaissais décidément plus.

J’étais envahi par un flot d’émotions contradictoires. À la fois agacé, déçu, en colère, mais aussi impatient d’en savoir plus, de plus en plus curieux, je n’arrivais plus à penser à autre chose.

Je me demandais si je n’étais tout simplement pas en train de rêver…sauf que je ne voulais surtout pas me réveiller.

J’avais eu une intuition et ma rencontre avec Yoda, je ne pouvais pas l’appeler autrement vu qu’il ne s’était pas présenté, m’avait prouvé que je n’étais pas fou, que j’avais mis le doigt sur quelque chose de particulier.

J’avais donné rendez-vous à 20h à Emma, mais elle arriva une bonne demi-heure en avance, ce qui n’était pas dans ses habitudes, elle était d’ordinaire plutôt en retard, j’avais manifestement piqué sa curiosité.

Elle entra dans ma chambre sans frapper, une fois n’était pas coutume, et entra dans le vif du sujet :

Je lui répondis presque en chuchotant et surtout sans la regarder dans les yeux :

Elle ne mâcha pas ses mots, là encore, une fois n’était pas coutume :

Je le reconnais, elle avait toujours été la plus mature de nous deux, et sa colère était compréhensible.

Elle s’apprêtait à repartir aussi vite qu’elle était entrée quand je l’interpellai vivement :

Les mots étaient sortis tous seuls à vrai dire, je ne me soupçonnais pas autant de courage…

L’intéressée ne broncha pas.

On peut dire que dans la vie j’étais tout sauf autoritaire, plutôt effacé même, mais là il y avait urgence. J’avais besoin de comprendre et c’était clair que l’on ne serait pas trop de deux pour tenter d'y arriver.

J’avais maintenant son attention, je poursuivis sans transition en lui racontant ma seconde visite chez le vendeur et surtout ma rencontre avec le propriétaire du fameux portable.

Emma ne prononça pas un seul mot durant le récit, elle était aussi attentive que pourrait l’être un spectateur qui découvre un film captivant.

Curieusement elle ne prit pas la parole à la fin de mes explications, chose qu’elle fait toujours d’habitude. Elle était songeuse.

Emma avait toujours un avis sur tout, en tous les cas jusqu’à aujourd’hui.

Je poursuivis mon monologue pour meubler ce silence assourdissant :

L’interlocutrice, dont la colère avait manifestement fondu durant le déroulé de mon récit, retrouva sa langue :

L’objet de notre attention était là, tout sage, toujours au pied de mon lit.

Il affichait toujours le célébrissime bureau du Géant de Redmond et…il n’avait manifestement toujours pas planté.

Nous avons alors parcouru les moindres recoins de son seul et unique disque dur durant toute la soirée et une bonne partie de la nuit.

C’était incroyable, il n’y avait aucune information personnelle, aucun cookies, aucun répertoires, fichiers qui auraient pu être créés par un utilisateur quelconque.

Sauf que, je n’y avais pas prêté attention lors de ma tentative de diagnostic, mais ce portable était plus que vide.

Aucune mise à jour n’avait jamais été faite, aucun programme spécifique à un fabricant n’avait été installé, il n’y avait manifestement jamais eu de réinstallation du Système d’exploitation, je n’ai trouvé aucune clé de licence, il était comment dire, vierge, à déprimer un hacker !

On avait l’impression qu’il venait de sortir de la chaîne de fabrication il y a quelques minutes à peine !

Et cette rapidité, c’était du domaine de la science-fiction, les vieilles touches effacées étaient ultra réactives, on n’avait pas commencé à les effleurer que déjà l’ordinateur répondait !

Tous jeunes que nous étions, nous ne parvenions pas à rivaliser avec sa vélocité, il était tout simplement plus rapide que nous.

C’est bien simple, il semblait anticiper chacun de nos gestes.

Il était près de trois heures du matin quand Emma, épuisée et lasse, trancha :

Que pouvais-je répondre à cette réflexion formulée avec tant de finesse et néanmoins pleine de bon sens ?

Rien, je n’aurais pas mieux dit.

***

Chapitre 4. Retour chez Yoda.

Les autres chapitres de Ctrl Alt Suppr sont accessibles ici.

 

Qu'avez-vous pensé de cette troisième partie ?

Avez-vous toujours envie de connaitre la suite ?

J'attends vos retours avec intérêt, n’hésitez pas à me faire toutes les remarques que vous souhaitez, même négatives, on apprend tous les jours de ses erreurs. 

À bientôt !

Christophe.

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