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FAUT-IL encore CROIRE en WINDOWS 10 ? (ou constat d’un échec annoncé), par Azamos.

FAUT-IL encore CROIRE en WINDOWS 10 ? (ou constat d’un échec annoncé), par Azamos.

Windows 10, le cheval de bataille que Microsoft a lancé voilà maintenant 3 ans, s’est encore illustré de façon peu glorieuse ces derniers jours. Destiné à supplanter toutes les versions précédentes de l’éditeur, ce dernier a tous fait pour imposer son nouveau-né, l’annonçant comme étant le « dernier Windows » (comprendre qu’il n’y aura pas de Windows 11 ou toute autre grande version).

Un beau challenge mais qui d’entrée était voué à l’échec… ou y arrivera aux forceps.

Je m’excuse par avance auprès des âmes sensibles, mais ici je ne vais pas mâcher mes mots, et avec mon franc parlé je vais appeler un chat un chat.

LA VOLONTE DE CHANGEMENT

 

Avec comme leitmotiv « Windows as a service », en français « Windows est un service », donnant comme sens à cette maxime que Windows change de modèle économique : on achète une seule fois son Windows 10, et il évolue gratuitement tous les 6 mois jusqu’à la fin de vie de votre ordinateur.

L’argent rentrera d’une autre manière : les produits dérivés acquis via le Windows Store, et la location d’espace sur le Cloud (Cloud = stockage de données en ligne) principalement en ce qui concerne les utilisateurs particuliers (Monsieur et Madame tout-le-monde en somme).

L’ancien système qui consistait à sortir une nouvelle version tous les 3 ans ne permettait pas un flux financier suffisamment continu : beaucoup conservait leur système pendant toute la durée de vie de leur ordinateur, soit 6 à 10 ans, voir plus.

La firme de Redmond ne voulait plus qu’un « effet XP » se reproduise : XP sortie en 2001 équipait encore bon nombre d’ordinateurs lors de sa fin de vie officiel en 2014, soit 13 années, ce qui est énorme dans le monde informatique.

 

Et comme beaucoup de ces PC étaient en milieu professionnel, Microsoft s’est vu obligé d’étendre encore quelques années le support (et donc des moyens humains et matériels), pour garder dans son giron le monde Pro, qui de son coté commençait à lorgner vers des solutions alternatives, tel Linux.

Windows 7 était l’ennemi à abattre : fonctionnel, facile d’utilisation, acceptant toutes les technologies existantes au moment où Windows 10 faisait son entrée fin juillet 2015.

Il fallait alors trouver un moyen pour faire accepter rapidement Windows 10 comme son digne successeur.

Et comme en plus des millions (milliards ?) de version « pirates » étaient en circulation, la grosse artillerie devait être mise en œuvre.

Et donc pour encore plus accélérer la transition, un mot phare : GRATUIT !

Oui, si vous avez un PC équipé de Windows 7 ou Windows 8.1, eh bien Microsoft vous offrait le passage gratuit vers son dernier OS, même si la clé d’activation était… limite illégale.

 

Ce fût la ruée, en France en tout cas, où beaucoup franchir volontairement le pas : « c’est gratuit, mais pas longtemps, alors…. ».

Eh oui, l’offre de gratuité avait une durée de vie de 1 an à la base, repoussée suite au manque d’adoption à quelques mois supplémentaires pour officiellement se finir au 31 décembre 2016.

D’ailleurs cette fin de gratuité n’est qu’un gros mensonge, MS ayant laissé une brèche largement ouverte pour encore gagner un peu de terrain : https://sospc.name/windows-10-gratuit-apres-29-juillet-cest-possible-azamos/

(je l’ai encore utilisé hier 10/10/18, et ça fonctionne toujours aussi bien  )

A sa sortie donc à l’été 2015, je me suis fais cette réflexion : mais comment faire transiter un OS différent (Win7/Win8.1), sur des centaines de millions d’ordinateurs tous différents par leur conceptions et les applications et périphériques associés ?

Je prédisais déjà à ce moment là de gros clashs, ce qui n’a pas manqué de se produire.

Et c’était normal : quand on installe un nouvel OS et que l’on veut faire ça proprement, on repart sur une installation « propre », en écrasant complètement l’ancien système, applications et fichiers inclus (on sauvegardes les fichiers quand même avant, hein  ).

Là faire un passage par « mise à niveau », c’était couru d’avance que beaucoup de dysfonctionnements allaient arriver.

 

Mais bon, tous les OS ont subi des bugs dans leurs premiers mois, et donc disons que c’était normal que des ratés arrivent à ses débuts.

Mais voilà, Microsoft s’est condamné à louper son évolution avec son autre thème phare que je vais développer maintenant.

***

EVOLUTION PERMANENTE

 

Mais quel est l’idiot qui a lancé cette idée ???

Sortir un nouveau Windows 10 tous les 6 mois pour tous les ordinateurs !

Eh oui, il y a bien eu quelqu’un qui a trouvé ce truc stupide, appuyé par d’autres collègues : réinstaller le système tous les 6 mois !!!

 

Toujours à l’époque de sa sortie je m’étais dit : mais comment, quand on sait qu’il va y avoir des bugs de jeunesse (normaux), accentués par un déploiement sur des machines très différentes et tout le toutim, on peut se tirer une balle dans le pied en remettant le couvert 2 fois par an ?!?

C’est une aberration totale !!!!

Vous avez une version qui est à peine finie d’être patchée que une nouvelle vient tout remettre en cause.

Et même des PC sortis avec Windows 10 dessus à la base plantent à leur tour.

Excusez-moi mais je vais être très grossier : hé, les ingés de chez Microsoft, vous êtes cons ou…vous êtes cons ???

Quand on a enfin une version stable, eh bien on n’y touche pas !

 

Que l’on y rajoute quelques fonctionnalités, des correctifs, bref, des améliorations au compte-goutte, éprouvés et stables, ok.

Mais faire une réinstallation tous les 6 mois, il faut avoir été bercé trop près du mur. quand on était petit pour avoir des idées pareils !

« Une réinstallation tous les 6 mois ? »

 

Eh oui, les « grosses mises à jour » bi-annuelles refont une installation complète de tout le système par ce que l’on appelle « installation par mise à niveau », vieille technique qui permet à l’origine de réparer un système bancale (par exemple après une infection destructrice), mais c’est généralement employé avec la même version de l’OS, pas pour évoluer vers une nouvelle.

Sur une machine très saine, avec un disque dur en bonne santé, des composants en pleine forme, ça passe généralement bien.

Mais sur des machines ayant déjà vécu, là on va droit vers le platane.

***

LES DERNIERS BUGS

 

Je vais parler ici des 2 dernières versions : la 1803 et la 1809.

Pour info, les 2 premiers chiffres correspondent à l’année et les 2 derniers au mois de sortie.

La 1803 : elle, son gros bug a été d’empêcher le redémarrage de l’ordinateur suite à l’application de la mise à jour.

Il redémarrait en boucle sans parvenir jusqu’au Bureau.

Les points de restauration avaient mystérieusement disparu aussi.

Une dizaine de techniques différentes permettaient d’espérer pouvoir réparer le problème.

Mais c’était tellement long à tout tester qu’idéalement le mieux était de récupérer les données, puis refaire une installation complète.

La 1809 : aussitôt sortie, aussitôt retirée ! Exemple concret de ce que j’expliquais plus haut : une course contre la montre pour sortir dans les temps LA dernière version.

Le bug a été le suivant : disparition de dossiers personnels.

C’était ceux théoriquement présent sur le disque système « C : » (« mes images », « mes documents », « mes téléchargements », etc.) et qui étaient déplacés sur une autre partition ou autre disque dur par souci de gain de place ou de préservation des données (c’est raté pour ce dernier cas).

Lors de l’opération de mise à jour de la 1809, eh bien le logiciel voyant les dossiers dans « C : » marqué « vide », il les écrasait, supprimant dans le même temps leurs « frères jumeaux » sur l’autre partition… mais eux qui étaient pleins !!!

La 1809 a été remise en ligne, mais uniquement pour les Insiders (personnes volontaires pour tester les préversions), reprenant le cycle normal des testes préliminaires.

Ben oui, comme ils étaient à l’arrache les ingés de chez Microsoft, eh bien ils ont zappés certaines étapes de contrôle préliminaire !

***

UNE SOLUTION ?

 

Au niveau de Microsoft, personnellement je ne vois qu’une solution (hormis couper la tête à toute l’équipe et balancer le tout à la flotte ) : arrêter de s’imposer ces grosses mises à jour 2 fois dans l’année à date butoir.

Ils sortent une version, corrigent les bugs, et en parallèle la future version est développée, mais sans date de sortie annoncée.

Si elle met 10 mois ou 18 à arriver, ce n’est pas grave, tant que c’est stable.

Je ne vois rien d’autre. 

« Mais Windows 7 ou 8.1 ? »

 

Microsoft s’est arrangé pour les tuer.

Windows 7 a subi des blocages volontaires de ses mises à jour Windows Update, la dernière faisant grandement ralentir les PC en saturant le processeur (oui volontaire, ils ont beau dire que c’était un simple « oubli » de changement d’un fichier qui avait une date de péremption, je n’y crois pas du tout).

Ce bug a été provoqué en début décembre 2017, et encore aujourd’hui 10 mois après on m’amène des PC totalement ralenti à cause de lui.

Un petit patch et tout rentre dans l’ordre : https://sospc.name/windows-7-bug-windows-update/

Et puis quelques mois avant, les gens de chez MS ont décidés que les nouveaux processeurs ne seraient plus supportés par Win7 et Win 8.1, empêchant (théoriquement) l’installation de ces 2 OS sur des machines neuves.

Heureusement qu’il y a un certain Zeffy qui nous a trouvé l’astuce pour leur faire la nique : https://sospc.name/contourner-blocage-windows-update-nouveaux-processeurs/

Fonctionnel à 100%, je l’utilise plusieurs fois par semaine.

Et n'oublions pas les 4 vagues de mises à jour forcées, faisant passer sans consentement des utilisateurs des centaines de milliers de PC sous Windows 10 au moment où on avait le dos tourné.

Là aussi l'excuse éculée qu'ils nous sorte à chaque fois : "on a pas fait exprès ; c'est un erreur".

Et la marmotte.….

 

« Mais que nous reste-t-il comme alternative ? »

 

Il va falloir de plus en plus se faire à l’idée : la seule solution viable, c’est le passage sous Linux !

Non, pas besoin d’avoir un petit bouc au menton, des lunettes rondes et avoir un air de poète, ce n’est plus ça Linux 

Les distributions Linux sont devenues plaisantes et accessibles, sans parler des performances en hausse et les bugs quasi inexistants.

Il y a une foultitude de tutoriels sur SOSPC, et il m’est difficile de vous diriger plus vers un article qu'un autre.

Voici donc le lien direct qui recense tous les tutos à ce sujet, faites votre choix : https://sospc.name/category/linux/

***

CONCLUSION

 

On peut tout simplement se demander si les gens de chez Microsoft ont un cerveau, parce que la logique immédiate ne porte pas en leur faveur.

Après on peut quand même se demander si il n’y aurait pas un objectif plus lointain : le « tout-dans-le-Cloud », avec un OS en location dans la toile internet : plus rien chez nous, tout ailleurs, entretenu par une équipe d’ingénieurs.

Des prix intéressants à la base, puis une fois bien ferré, là c’est l’augmentation des tarifs, avec des options complémentaires et tout le bazar…

Moi c’est ce que je pense, mais mon petit doigt me dit que je ne dois pas être loin de la vérité… 

A très bientôt ! 

AZAMOS

Les autres articles d'AZAMOS :  

 

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Christophe, Administrateur.

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