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Informatique : ces idées reçues et légendes qui ont la vie dure, par Azamos.

Informatique : ces idées reçues et légendes qui ont la vie dure,

Parcourant depuis de longues années les forums informatiques, en plus de ce que j’entends de la bouche de mes clients, le constat est là : je lis encore et toujours sur les forums les mêmes questions, affirmations et croyances qui reviennent sans cesse.

Certaines ne sont que de vieilles habitudes prises des années auparavant et qui n’ont plus cours, d’autres des croyances sans fondements, ou bien encore des choses à ne pas faire que les fabricants de matériel montrent ou imposent.

Je vais ici m’efforcer de mettre les choses au clair afin que, vous lecteurs, ayez les bonnes informations et puissiez en finir avec toutes ces légendes urbaines qui n’ont que trop duré.

Et comme d’habitude sur SOSPC, ce sera avec des explications et exemples simples et compréhensibles pour tous. 

Note aux « puristes » : je prendrai des raccourcis, ne développerai pas tout, le but étant de donner les grandes lignes et non pas faire un pavé technique et au final indigeste.

Bien entendu si un oubli flagrant/essentiel, ou bien une erreur s’était glissée dans mon propos, merci de me le signaler.

Commençons 

***

On m’a volé des Giga !!!

 

Combien de fois j’ai pu lire ce genre de titre dans les topics d’entraide sur les forums informatiques…

Eh bien non, le disque dur fait bien 500 Go ; c’est Microsoft (l’éditeur de Windows) qui est le seul à blâmer parce qu’il utilise un mauvais acronyme : à la place de « Go » c’est « Gio » qui devrait être écrit.

Plutôt que de réinventer la poudre pour expliquer l’origine et la différence entre Go et Gio, un petit copier-coller de ce que dit Wikipédia (les non-matheux prenez une aspirine ) :

« Historiquement, dans le monde informatique, les préfixes « kilo », « méga », « giga »,  ne représentaient pas une puissance d'un nombre en base 10 (103 = 1 000), mais une puissance d'un nombre en base 2 (210 = 1 024). Cependant cette tradition viole les normes en vigueur pour les autres unités, et n'est même pas appliquée uniformément aux tailles exprimées en octets, notamment pour la mesure de la capacité des disques durs et autres périphériques de stockage. Une nouvelle norme a donc été créée en 1998 pour noter les multiples de 210 = 1 024b,5 : les « kibi », « mébi », « gibi »

Eh oui, depuis 1998 Microsoft n’a pas réussi à se mettre à la page…

Multiples binaires =

1 kibioctet (Kio) = 210 octets = 1 024 octets
1 mébioctet (Mio) = 220 octets = 1 024 Kio = 1 048 576 octets
1 gibioctet (Gio) = 230 octets = 1 024 Mio = 1 073 741 824 octets
1 tébioctet (Tio) = 240 octets = 1 024 Gio = 1 099 511 627 776 octets

Multiples décimaux =

1 kilooctet (ko) = 103 octets = 1 000 octets
1 mégaoctet (Mo) = 106 octets = 1 000 Ko = 1 000 000 octets
1 gigaoctet (Go) = 109 octets = 1 000 Mo = 1 000 000 000 octets
1 téraoctet (To) = 1012 octets = 1 000 Go = 1 000 000 000 000 octets

Et pour jouer simplement avec les chiffres, un petit calculateur en ligne : https://lehollandaisvolant.net/tout/tools/mo-mio/

Donc pour résumer, 500 Go = 465 Gio… et Microsoft devrait rajouter la lettre « i » sur les claviers de ses ingénieurs !

***

SI MON DISQUE DUR TOMBE EN PANNE JE VAIS PERDRE TOUTE MA MESSAGERIE

 

Ça je l’entends encore souvent dans la bouche de mes clients quand j’annonce le changement du disque ou bien la nécessité de réinstaller le système, par exemple.

Les gens sont encore persuadés que leur boite mail Orange, SFR ou Outlook.com est stockée DANS leur ordinateur.

Bien évidemment c’est faux, tout cela se trouve sur les serveurs de votre FAI ou prestataire, et n’est atteignable qu’en se connectant via Internet.

Seules exceptions, ce sont pour les « gestionnaires de messagerie » (qui ne sont PAS des messageries au sens propre du terme). Les plus connus sont Outlook Express, Outlook du pack Microsoft Office et Thunderbird.

Si ces derniers ont été mal réglés (pire, pas par vous… on ne sait pas ce que le petit neveu a trifouillé comme règles de rapatriement/conservation), hé bien là oui, vous pouvez tout à fait tout perdre.

Je le redis encore une fois : ces « gestionnaires de messagerie » ne sont à réserver qu’à des utilisateurs confirmés, qui ont fait les bons réglages et font des sauvegardes externes régulières.

Si vous ne rentrez pas dans cette catégorie d’utilisateur aguerri, et quand bien même c’est celui que vous croyez connaître vu que c’est ce que vous utilisez au boulot (eux ils ont une équipe d’informaticiens, sur une boite mail « Pro » permettant de récupérer les données au cas où), oubliez définitivement ces solutions.

***

JE SUIS PASSÉ A LA FIBRE, MAIS JE NE VOIS PAS DE DIFFÉRENCES

 

La cause de ce débit « minable » se situe généralement entre votre Box Fibre et votre ordinateur : la technologie employée pour transmettre le flux Internet !

Il y a 3 technologies principales : le câble Ethernet, le Wifi et les boîtiers CPL.

Celle qui vous donnera à coup sûr les meilleures performances sera l’Ethernet, permettant d’atteindre 1000 Megabits/secondes (= Mbps).

En Wifi, c’est variable suivant la génération de celle-ci : de 11 Mbps, en passant à 54 Mbps, pour au mieux atteindre les 600 Mbps…. Et encore, ceci dans des conditions optimales et sans barrières (murs, plancher, etc.).

Mais encore aujourd’hui on peut dire que la majorité des PC portables ont une carte Wifi ne leur permettant en réalité d’atteindre que des débits de 30 à 50 Mbps. Mais gardons à l’esprit que c’est une technologie encore peu stable, avec des débits très aléatoires et variables d’un moment à l’autre.

En CPL, là cela dépendra de 2 facteurs : la qualité/niveau des CPL que vous aurez installés, mais aussi de la qualité et de l’environnement électrique de votre habitation.

Si ces deux facteurs sont idéaux, alors tout comme l’Ethernet vous constaterez véritablement l’intérêt d’être passé à la fibre.

Pour résumer : votre connexion fibre n’est absolument pas en cause, c’est la technologie que vous employez qui l’est : si vous voulez pleinement profiter de votre connexion fibre, oubliez le Wifi, privilégiez le câble Ethernet, ou en mode dégradé, achetez des CPL performants.

Ah oui, j’allais oublier : la fibre ne permet qu’une amélioration de votre connexion à Internet. Elle n’influence en rien la rapidité de démarrage de votre PC ! Si votre ordinateur est lent à l’ouverture ou quand vous lancez une application, c’est ailleurs qu’il faut rechercher la cause. 

***

UTILISER DES BOMBES A AIR SEC POUR NETTOYER SON PC PORTABLE

 

L’excuse avancée en premier pour justifier de proposer cette solution c’est que cela évite le démontage intégral du PC.

Prenons 30 secondes de réflexion : trouvez-vous logique de renvoyer au fin fond de votre portable tous ces déchets accumulés, qui naturellement finiront par revenir obstruer à nouveau les aérations ??

Bien sûr que non !

Rajoutons aussi que le terme « bombe à air sec » est une erreur : sous pression, le gaz expulsé est froid, voire très froid.

Et du froid projeté dans un environnement chaud cela crée… de l’eau. En fines particules elle va se déposer sur les fibres et autres déchets composants la poussière = gros pâté visqueux qui va s’agglomérer et se solidifier, mais aussi sur les composants électroniques et contacteurs : vous voyez le tableau…

Ces bombes à air sec sont définitivement à bannir de votre boite de dépannage informatique.

En résumé : il n’y a pas de solution miracle face à un PC portable (et fixe) qui surchauffe :

- démontage intégral pour dépoussiérer l’intérieur.

- et en plus profiter de l’opération pour changer la pâte thermique du processeur, voire du chipset/carte graphique.

***

UN PORTABLE C’EST PRATIQUE : ON PEUT LE POSER PARTOUT

 

Cette erreur est entretenue par les fabricants… et l’insouciance des gens.

Ah, les publicités des fabricants de PC ou autres développeurs de logiciels informatiques.

Quand je vois certaines images qui accompagnent leurs annonces, j’en ris… ou pleure.

Par exemple ces quelques captures que j’ai prises juste en même temps que j’écris cet article chez :

ACER =>

LENOVO =>

HP =>

…. et c’est ainsi sur la majorité des marques, pour ne pas dire toutes.

Le truc qui cloche sur ces photos ? Hé bien c’est l’endroit sur lequel est posé l’ordinateur : les genoux, le lit, le canapé…. j’en ai même vu une de ces pubs il y a quelques années où l’on voyait un portable posé sur une serviette, en plein soleil, sur une plage de sable blanc.

Faut-il encore une fois le rappeler : un PC portable se pose sur une surface plane, exempte de poussière, sable et j’en passe, et ses aérations ne doivent pas être obstruées par un tissu ou autre.

Si vous ne respectez pas ces consignes simples, et bien vous allez rapidement vous retrouver avec un ordinateur qui surchauffe, dont j’ai traité le sujet et conséquences juste avant.

En clair : les vendeurs/fabricants n’ont aucun intérêt à ce que vous préserviez la durée de vie de votre matériel. Plus vite vous le détériorerez, plus vite vous en rachèterez un. 

J’estime entre 25 à 30 % de PC portables qui viennent chez moi pour dépannage du fait d’une surchauffe liée à cette mauvaise habitude de poser l’engin n’importe où.

À bon entendeur…

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MON ORDINATEUR A 5 ANS ; IL EST OBSOLÈTE ET JE DOIS EN CHANGER

 

Cette croyance comme quoi un PC n’est plus bon à rien au bout de 5 ans a la vie dure.

En excluant les personnes ayant des besoins spécifiques, exigeant d’avoir une machine performante et dernier cri, si votre besoin personnel n’est que de naviguer sur le Net et de visionner des films et photos (en somme l’usage qu’à plus de 80 % des utilisateurs), eh bien votre ordinateur vous pouvez le garder 10 ans sans souci. Une simple remise à niveau à mi-vie (5 ans) suffira à lui redonner un second souffle :

Actuellement c’est par le remplacement du disque dur à plateau par un SSD qui donne des résultats fantastiques, et ceci pour une trentaine d’euros seulement. :yes :

Il y a 2 ans en arrière (les prix des SSD étant encore assez élevés alors), c’était par l’ajout de mémoire vive que l’on boostait un ordinateur.

D’ici quelques années qui sait de quelle manière le PC que vous achèteriez aujourd’hui pourra être réactualisé à mi-parcours.

Quoi qu’il en soit, si le matériel est de bonne facture et que vous ne le maltraitez pas, 10 ans pour un portable et 15 ans pour un fixe, voilà ce que vous pouvez raisonnablement espérer.

N’envisagez pas atteindre ces durées avec l’ultra-portable à 199,99 € ou la mini-tour à 219,95 € achetée au supermarché du coin : faut pas rêver quand même ! . À ce prix-là la qualité des composants et les possibilités d’évolution sont inexistants.

***

Peut-on mettre une clé USB 3 sur un port USB 2 ?

 

Ça aussi c’est une question qui revient sans cesse : bien sûr que oui !

Vous pouvez mettre une clé USB 3 sur n’importe quel type de port USB, qu’il soit de type USB 1/1.1, 2 ou 3. Mais aussi une clé USB 2.0 sur un port USB 3 : c’est rétro-compatible ! :yes :

A gauche un connecteur USB mâle de « Type A » , et à droite un « Type C » mâle.

Naturellement vous ne pouvez pas physiquement connecter du « A » sur du « C », et inversement.

Bien entendu c’est la vitesse de la norme la plus faible qui sera prise en compte pour le transfert de données, faut pas rêver 

Un article complet sur les normes et vitesses de l’USB pour ceux qui voudraient en savoir plus : https://sospc.name/toutes-les-normes-usb/

Et un petit coup de gueule « Made in AZAMOS » sur une modification d’appellation  : https://sospc.name/usb-3-2/

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IL NE FAUT PAS UTILISER UN TOURNEVIS AIMANTÉ POUR DÉMONTER UN ORDINATEUR

 

Cette affirmation date des années 80/90.

En effet à cette époque les lecteurs de disquette 5 "1/4 et 3" 1/2 étaient la norme, les lecteurs CD étant rares, voire inexistants car hors de prix. Et je ne parle même pas des lecteurs ou graveurs DVD, en 1999 ils coûtaient au bas mot 15 000 Francs, soit environ 3 000 € actuels en euro constant.

Ces périphériques de stockage, que l’on peut comparer à nos clés USB actuelles, étaient constitués d’un disque magnétique, utilisant la même technologie que nos bonnes vieilles K7 musicales ou les VHS vidéo.

Et donc ces supports sont extrêmement sensibles à toute source magnétique, et entre autre la pointe aimantée d’un tournevis.

À cette époque donc il était fortement déconseillé d’approcher une source aimantée si faible soit-elle d’une disquette.

De nos jours tout cela n’a plus cours, et l’on peut sans crainte utiliser un tel outillage pour entreprendre le montage ou le démontage d’un PC, nos disques durs modernes étant très bien isolés de ces faibles rayonnements, ainsi que les composants électroniques de nos cartes mères.

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UTILISER UNE CLÉ USB COMME UN DISQUE DUR EXTERNE

 

J’ai encore une fois eu le cas dernièrement : la personne utilisait une clé USB avec toutes ses données essentielles dessus (comptabilité d’entreprise, fichier-clients, etc..).

L’intérêt pour elle était de pouvoir passer indépendamment sur les 2 PC de son entreprise + le PC familiale à la maison. Et elle travaillait directement sur la clé USB, sans importer les fichiers sur le disque dur du PC connecté. Et ce qui devait arriver arriva : crash de la clé et corruption d’une partie des données.

Explications et caractéristiques d’une clé USB :

- la mémoire de stockage d’une clé USB est de la mémoire de type NAND, un peu comme celle qui équipe les disques de type SSD. Elle « s’use », ayant un nombre limité de cycles d’écriture avant que des pannes surviennent.

- d’un modèle et d’une marque à une autre la mémoire NAND ainsi que l’électronique embarquée seront plus ou moins fiables, et donc d'une durée de vie plus ou moins longue.

Retenez ceci : une clé USB est conçue pour faire du transfert de fichier d’un ordinateur à un autre, mais absolument pas pour travailler dessus au quotidien, sous peine d’accélérer grandement sa fin de vie.

***

AFFIRMATIONS A OUBLIER

 

Pour conclure cet article, quelques affirmations irréfléchies :

a) « mes données sont protégées, je les ai mises sur une autre partition »

Quand je lis ça, je ne peux m’empêcher de me dire intérieurement « rêve mon gars ! ».

Placer ses données sur une autre partition d’un disque dur n’a JAMAIS protégé d’une erreur de manipulation, d’un crash disque dur/panne ou d’un virus.

Seule la copie en double ou triple sur un support externe permet d’affirmer que ses données sont correctement protégées. Et pour bien faire, avoir une copie supplémentaire ailleurs qu’à son domicile : le vol ou l’incendie, ça n’arrive pas qu’aux autres. 

b) « les antivirus ça ne sert à rien ; je n’en utilise pas depuis des années et jamais eu de soucis »

Affirmer cela c’est comme dire que l’on est un très bon conducteur, prudent et tout et tout, et que donc la ceinture de sécurité c’est pour les autres. Jusqu’au jour où le mec bourré arrive en face…

Par exemple, un keylogger (= malware qui récupère les frappes claviers, voire capture ce qui se passe à l’écran) ne s’annonce pas et ne s’installe pas en fanfares et trompettes : il s’immisce discrètement sur votre PC et attend tranquillement son heure.

Et je défis n’importe quel utilisateur, même un « Dieu de l’informatique », de le détecter au jour le jour.

c) « les mises à jour Windows Update ça ne sert à rien, ça ralentit et engorge inutilement l’ordinateur ; moi je n’en ai pas fait depuis des années»

Nous sommes d’accord qu'avec Windows 10 les mises à jour biannuelles posent parfois problème, et que souvent on recommande de décaler l’installation de ces grosses Maj de quelques semaines.

Mais de là à tout rejeter complètement et sans discernement il y a un fossé.

Les mises à jour hebdomadaires/régulières sont essentielles pour avoir les correctifs de bugs et de sécurité.

Elles sont importantes pour le bon fonctionnement au jour le jour de votre système.

On pourrait dire que c’est un mal nécessaire, mais il faut en passer par là.

***

THE END

 

Voilà, fin de cet article qui je l’espère vous aura appris quelques trucs.

Un petit « Merci », une anecdote personnelle ou autre de votre part seront les bienvenus.

À très bientôt !

AZAMOS

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