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SIA : le 7ème Chapitre

Un Geek découche un soir, voilà un mystère qui ne déplacera pas les foules. Cette disparition n'émeut d'ailleurs personne et les autorités ne voient pas où est l'urgence, c'est un grand garçon tout de même. Mais Benjamin, son meilleur ami, ne l'entendait pas de cette oreille. Il savait que l'heure était grave. Il décide de partir à sa recherche aidé par une intelligence artificielle aussi précieuse qu'excentrique.

Pour celles et ceux qui le découvriraient pour la première fois aujourd'hui, tous les chapitres sont accessibles ici : https://sospc.name/category/sia-le-livre/

Allez, c'est parti !

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Chapitre 7. Les présentations

 

Tout s'était passé un peu trop vite à mon goût. Je n'avais pas eu le temps de dire ouf que nous étions déjà dans ma voiture sur le chemin de la maison.

Mon silence devait être trop embrassant, car Cloé prit la parole en mode excuses, avec une intonation gênée :

Je ne rompis pas le silence comme espéré par ma passagère, elle se sentit alors obligée d'ajouter :

Je répondis du tac au tac, ne pouvant refréner un petit sourire contenu :

Nous éclatâmes de rire. Elle avait compris que je ne lui en voulais pas. Ce qu'elle ne pouvait pas savoir c'était pourquoi j'avais été si réticent à l'emmener.

Je devais peut être la préparer à LA rencontre, les présentations promettaient d'être mémorables. Je tentai pour commencer un :

Oui, je sais, l'entrée en matière était très nébuleuse, mais me trouvant au pied du mur, je ne savais pas comment aborder le sujet, je marchai sur des œufs… pourris.

La demoiselle, elle, ne s’embarrassa pas de complications et alla droit au but :

Oui, je sais, plus court tu meurs.

J'étais mal à l'aise. Sacré Simon, il avait le don de mettre les gens dans de sacrées situations. La stupeur se lisait sur son visage, elle me répondit suspendue à mes lèvres, tout en s'inclinant machinalement vers moi :

Oui, je sais, on pourrait penser vu de l'extérieur que je faisais exprès d'entretenir le flou et de torturer mon interlocutrice. J'étais tétanisé, les mots avaient du mal à sortir. Plus je parlais, et plus je compliquais la situation. Je ne pouvais pas lui annoncer comme ça, sans prendre de gants, que la personne couverte de louanges, mise sur un piédestal par Simon, n’était qu'un simple hologramme !

Un silence inquiétant régnait désormais dans le véhicule. Ma dernière réponse n'avait pas été - on s'en serait douté - du goût de Cloé.

Je me garai avec difficulté, moi qui aimais clamer à qui voulait l'entendre que j'étais le roi du créneau, je dus m'y reprendre trois fois pour réussir la manœuvre, alors que j'avais pourtant un terrain de foot devant moi.

Elle ne se rendit pas compte de ma leçon d'auto-école, absorbée qu’elle était par ses pensées.

Nous nous dirigeâmes vers la maison, quand nous croisâmes au bas de la rue mon petit frère Maurice, manifestement enchanté à la vue de ma passagère. Il lui adressa directement la parole, ignorant ostensiblement ma présence.

Je jubilai intérieurement. Vu comment elle m'avait envoyé bouler lors de notre rencontre, j'attendais la répartie qui promettait d'être cinglante, tellement la tentative de drague était nullissime, sur une échelle de 0 à 10, on était allègrement à -5 :

La déception était à la hauteur de mes attentes, mais pourquoi l'avait-elle épargné ? Je n'eus pas le loisir de me remettre de mes émotions que la question embarrassante tomba. Mon frère allait mettre les deux pieds, bien malgré lui, dans le plat :

Mon interlocutrice répondit simplement ne se doutant pas de l'imminence du désastre :

Bon, ça y est, fin de partie, j'avais envie de partir en courant. Mon frère se tourna vers moi, avec un regard interrogateur. La question, logique, tomba :

Je répondis, tendu, en mode humour, en essayant d'être convaincant :

Mon frérot n'était pas un idiot, il sentait qu'un truc clochait. Mais percevant mon désarroi qui transpirait, il débloqua la situation, se disant sûrement qu'il en saurait plus un peu plus tard :

J'étais (déjà) lessivé alors que nous n'étions pas encore entrés dans la maison. Le plus dur était à venir. Nous montâmes l'escalier qui me sembla particulièrement long, suivi par une Cloé qui me poussait presque, manifestement pressée d'être présentée. J'ouvris la porte de ma chambre, invitai la jeune femme à entrer, et souris bêtement tout en regardant fixement l’ordinateur portable - je ne savais pas quoi faire d'autre. La juste interrogation tomba :

Pour toute réponse j'appuyai sur une touche au hasard du clavier provoquant l'apparition de l'hologramme qui s'exclama d'emblée :

L'intéressée eut un irrépressible rire nerveux, se tourna vers moi, puis vers l'Intelligence Artificielle qu'elle scruta de la tête au pied, et revint vers moi abasourdie. Elle réussit, contrairement à moi, à émettre quelques sons inaudibles, puis se reprenant, s'écria comme pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas :

Je répondis, timidement, comme un gamin qui aurait été pris en faute les mains dans le sac (et qui aurait peur de prendre une baffe) :

Je n'eus pas le loisir ou la permission - c'est au choix - de terminer ma phrase, qu'elle cria alors en levant les bras au ciel :

Quelqu'un avait dû changer de chaîne dans les trente dernières secondes. Je ne comprenais pas ce qui arrivait.

Cette enquête devenait très surprenante.

Chapitre 8. Mais où peut être Simon ? https://sospc.name/sia-le-8eme-chapitre/

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J'attends comme d'habitude vos retours.

Christophe

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