Un adolescent achète un ordinateur d’occasion en panne, voilà une intrigue des plus quelconques. Sauf que quand l’épave technologique se révèle posséder des facultés disons hors normes, on peut du coup légitimement penser que l’on ne va pas s’ennuyer à la lecture de cette aventure, non ? Ce qui est sûr c’est que vous ne regarderez plus votre ordinateur de la même manière, vraiment plus.
Je vous présente aujourd'hui le quatrième chapitre ( validé by my Wife ) et je vous remercie de continuer à consacrer un peu de votre temps aux aventures d'Emma et Tony.
Vos commentaires sont très intéressants (si,si), je vais m'inspirer de certains d'entre eux pour les chapitres à venir.
Pour celles et ceux qui découvriraient en cours de route cette histoire, je les invite à commencer par le premier chapitre en cliquant ICI.
Allez, je ne vais pas trop raconter ma vie aujourd'hui, je suppose que c'est celle de deux autres personnes qui vous intéresse.
Bonne lecture !
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Chapitre 4.
Retour chez Yoda.
Le Mardi était la journée la plus chargée pour Emma et moi. Nous avions beaucoup de cours, mais nous ne pouvions vraiment pas attendre la fin de l’après midi pour nous rendre chez le vieux.
Nous avions décidé de nous rejoindre au saut du lit directement sur place.
Je courais donc en direction du lieu du rendez-vous, je pensais avoir été le plus rapide et motivé. Mais non, Emma m’attendait déjà de pied ferme, il était à peine 8h du matin, et son air bouillonnant en disait long !
Je n’eus pas droit à la bise et au bonjour habituels, elle entra tout de suite dans le vif du sujet :
- C’est où ? C’est quelle maison ? Tu ne m’avais pas donné le numéro !
L’impatience et la nervosité se lisaient sur son visage, on pouvait la comprendre. Depuis que je lui avais révélée que Yoda – oui c’est quand même plus respectueux que ‘ le vieux ’ – avait cité son prénom, elle ne tenait plus en place.
J’avais bien fait de ne pas lui donner ce fameux numéro, elle ne m’aurait pas attendu, c’est sûr…
Le problème est que…je ne retrouvais pas la porte devant laquelle je m’étais pourtant présenté la veille !
Je tentai de lui expliquer la situation, devinant que cela n’allait pas lui plaire du tout.
- Ben, je ne comprends pas. Il me semble bien que j’avais tapé au 86, sauf que je ne le vois plus. On passe du 84 au…90 maintenant, c’est dingue !
Emma, dont l’excitation montait de seconde en seconde, n’avait ni le temps, ni l’envie d’ailleurs, d’y mettre les formes, elle me rétorqua aussi sec :
- Attends, tu ne te souviens pas du numéro ? Mais c’est pas vrai, je rêve ! L’habitation n’a pas disparu durant la nuit quand même, hein ?! Réfléchis bon sang, tu dois te tromper ! On va quand même pas taper à toutes les portes, t’as vu la longueur de la rue ?
Situation gênante s’il en est, j’aurais vraiment juré avoir frappé au 86, j’avais maintenant un gros doute…
Mais, après quelques minutes de réflexion, je me rappelais de cette porte très ancienne qui détonnait dans cette rue qui datait d’une trentaine d’années, grand maximum.
Ce détail ne m’avait pas sauté aux yeux la première fois, mais bon, c’était à l’origine une simple visite et je n’étais pas non plus Colombo…même si mine de rien j’étais devenu un enquêteur par la force des choses.
La situation était au point mort. J’avais du mal à réfléchir pour tout dire. Emma d’ordinaire si sereine, tournait en rond et me reposait les mêmes questions en boucle.
Je n’étais pas dingue, j’avais bien vu une porte moyenâgeuse ! Je parcourais de long en large cette grande rue tout en me disant que cela n’avait pas de sens. C’était tout bonnement impossible. Nous étions pourtant bien dans la rue de l’Avenir, impossible d’oublier un tel nom, et pas de traces de cette maudite entrée !
Emma qui pensait à voix haute décida alors de la suite des événements :
- Bon, réfléchissons, on a un portable énigmatique, un propriétaire introuvable. Je ne vois qu’une seule chose à faire : retourner au magasin qui nous l’a vendu. Au moins on est sûr d’une chose : il n’aura pas disparu durant la nuit !
Elle se dirigeait déjà vers l’arrêt de tram, il était clair qu’elle avait décidé de prendre les choses en main, sacré nana.
Elle se retourna au bout d’une dizaine de mètres en me lançant un :
- Qu’est-ce que tu fous ? T’attends quoi ? Bouge-toi !
Elle m’avait fait sourire. Je l’aurais suivie au bout du monde. Je sais que je l’ai déjà dit, mais je l’adorais et c’était réciproque.
On ne s’était quasiment jamais quitté. Je la connaissais depuis l’âge de sept ans, nos deux familles respectives avaient emménagé le même jour dans le lotissement – ça ne s’invente pas – où nous vivions toujours actuellement.
J’étais à la fois perplexe, je me demandais dans quoi nous nous étions embarqué, mais en même temps rassuré, car nous partagions ensemble cette drôle d’histoire.
Je n’étais donc pas fou, je n’inventais rien, je ne voyais pas de mystères partout. Emma avait toujours été quelqu’un qui avait les pieds sur terre et j’en avais bien besoin.
Nous étions impatients d’atteindre le fameux magasin, c'est avec empressement que nous sommes montés dans la rame bondée à cette heure matinale. Emma bouillonnait littéralement, si elle avait pu conduire elle-même le tramway elle l’aurait fait !
Je l’avais rarement vue dans cet état. J’ai cru à un moment donné qu’elle allait apostropher une vieille dame qui mettait un peu de temps à monter dans la rame…
Nous n’eûmes pas le temps de franchir le pas de la porte de l’enseigne que déjà nous avions senti que quelque chose avait changé.
Nous nous sommes regardés sans un mot, quelque chose était différent, mais quoi ?
C’était le même magasin, la même enseigne, les mêmes produits, à la même place et le même agencement, mais il y avait un je-ne-sais-quoi de nouveau.
C’était, comment dire, une ambiance totalement différente, c’était comme si nous n’étions jamais venus dans ce lieu.
Emma se dirigea vers le comptoir où se trouvait manifestement le gérant, la cravate et le costume en imposaient comme on dit, et c’est avec une grande amabilité qui contrastait avec sa fureur intérieure qu’elle demanda :
- Bonjour Monsieur, serait-il possible de parler à votre vendeur à propos d’un achat effectué la semaine dernière ?
Le responsable répondit avec courtoisie :
- Bonjour Mademoiselle, oui je vais vous l’appeler. J’espère que tout va bien et que vous avez été satisfaite ?
La jeune adolescente continua de jouer son rôle de cliente modèle et répondit avec le fameux sourire ‘ dents blanches ’ :
- Oui, tout va bien, nous avions simplement quelques questions à lui poser sur un portable d’occasion qu’il nous a vendu.
La réponse paru rassurer l’homme qui appela au micro un certain Henri.
Nous étions impatients, mais nous prenions sur nous pour paraître les plus calmes possibles, c’était vraiment dur.
Henri arriva au bout de quelques secondes à peine. C’est Emma qui le vit la première, j’étais de mon côté en train de regarder une Carte Graphique dans une magnifique vitrine, y a pas de mal à se faire du bien.
Je compris à la vue de son expression de stupéfaction que quelque chose clochait, je me retournai donc, et vis Henri qui n’était pas Henri. Je voulais dire par là que ce n’était pas le jeune homme qui nous avait servis la semaine d’avant.
Même taille, corpulence, couleur de cheveux, bref, il aurait pu être son frère, mais ce n’était définitivement pas lui.
Emma rassembla le peu de zénitude qui lui restait et demanda au patron, sans même accorder un regard au jeune vendeur :
- Euh, non, je parlais de votre autre vendeur ? Il n’est pas là aujourd’hui ?
L’interlocuteur regarda avec un grand étonnement la jeune fille :
- Je n’ai qu’un seul vendeur ici, et il est devant vous, c’est mon fils.
Vous connaissez – j’en suis sûr – l’expression le ciel nous tomba sur la tête.
Eh bien elle n’était pas assez forte pour décrire ce que nous ressentions à ce moment-là. Notre dernière piste venait de s’évanouir et nous avions beaucoup de mal à cacher notre déception.
Les deux hommes nous dévisageaient maintenant, il est vrai qu’on nous aurait annoncé un décès que nous n’aurions pas pu paraître plus dévastés.
Emma remercia le commerçant, tout en continuant à ignorer Henri soit dit en passant, et me prit par la main, chose qui n’était pas dans ses habitudes, pour m’emmener vers la sortie.
Je percevais sa détresse, elle semblait sur le point de pleurer. Son émotion était contagieuse car un profond abattement m’avait envahi.
C’est curieux, non ? Nous étions affectés par l'achat d'un ordinateur d’occasion, et pour lequel nous n’arrivions pas à retrouver ni le propriétaire, ni le vendeur.
Emma semblait totalement perdue, je pris donc la parole pour mettre fin à ce silence pesant :
- Bon, je reconnais qu’on l’avait pas vu venir celle-là. Faut que l’on reste calme, c’est important on est pas fous, hein ? Il y a forcément une explication.
La jeune adolescente me répondit perplexe :
- Là je donne ma langue au chat, je ne sais plus quoi penser. C’est dingue cette histoire, t’as vu comment ils nous regardaient, j’avais honte, on devait avoir l’air totalement paumé.
Ce fut à mon tour de penser à voix haute :
- Bon, on en est où ? Qu’est-ce qui nous reste comme piste ? On n’a plus d’interlocuteurs, mais on a toujours ce maudit portable, il est bien réel lui ?
Emma, ne peut s’empêcher malgré elle d’être un peu désagréable, elle me répondit d’un ton sec :
- Tu veux passer une autre nuit dessus ? Non merci, j’ai déjà donné.
Je n’avais qu’une dernière carte à jouer et je répondis avec un semblant d’assurance :
- Je vais le démonter, qui sait, on en apprendra peut être plus ?
Le visage d'Emma s'illumina alors, cette réponse lui avait manifestement plu, elle répondit avec un large sourire :
- Ouais, on va lui faire sa fête !
Nous n’avions pas la patience d’attendre le Tramway suivant, nous décidâmes de rentrer à pied en courant. Il fallait décidément être sportif dans cette aventure…
Je me suis vu arriver essoufflé devant la porte de la maison de mes parents, c’était une première.
Emma n’avait pas non plus la grande forme, il est vrai que la nuit précédente avait été courte.
Mes parents n’étaient pas là, et je dois dire que cela nous arrangeait bien, car nous n’aurions pas pu justifier ce retour inopiné en milieu de matinée.
Je montais alors quatre à quatre les marches de l’escalier qui menaient à ma chambre, suivi de très près par la demoiselle.
J’ouvris précipitamment la porte, et là surprise, ce n’était pas l’écran habituel qui était affiché sur le mystérieux portable !
On pouvait y voir un compte à rebours qui affichait 17 : 59 : 54.
Près de 18 heures, nous étions pour le moins stupéfaits !
Nous nous sommes regardés interloqués, mais il était clair que nous pensions la même chose.
Emma prit alors spontanément la parole :
- Ben, y a plus qu’à attendre…
***
Chapitre 5 : L'interminable attente.
Les autres chapitres de Ctrl Alt Suppr sont accessibles ici.
Qu'avez-vous pensé de cette quatrième partie ?
Avez-vous toujours envie de connaitre la suite ?
J'attends vos retours avec intérêt, n’hésitez pas à me faire toutes les remarques que vous souhaitez, même négatives, on apprend tous les jours de ses erreurs.
À bientôt !
Christophe.
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Christophe, Administrateur